Village de Bourlon

Le 18 Août 2003

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Avec les airs de canicule, le village retrouve la mémoire

 Au temps béni de la mare aux canards…

 Chaud, chaud, il a fait très chaud ces dernières semaines... Et chacun de chercher un petit coin de verdure, de repos, de fraîcheur. A Bourlon comme ailleurs. Lors de la précédente canicule, il y avait bien la mare aux canards. Mais depuis...

1947. Lors du Tour de France de l’après-guerre, un Breton, né en Haute-Marne, ne faisant pas partie de l’équipe de France, gagne au cours de la dernière étape la fabuleuse épreuve du renouveau. Il s’appelait Jean Robic, dit aussi «Petit Biquet» ou «Tête de cuir». L’année 1947 était la plus chaude, mais cette année 2003 l’a largement battue.

A Bourlon, à cette époque, existait une mare, dite « mare aux canards», située en bordure de l’actuelle rue de la gare.

 Eté comme hiver

Même en période très, très chaude, l’eau ne manquait pas. En effet, cette mare était alimentée par les différentes sources qui descendaient du bois de Bourlon et servait d’abreuvoir aux chevaux des différentes fermes de la commune.

Les agriculteurs venaient directement remplir leur tonne à eau, car une descente pavée donnait accès à la mare. On pouvait admirer à cette époque, au beau milieu de la mare, un cheval tirant la tonne à eau. Les anciens disaient « In va al choue ».

Selon les dires, cette mare était peuplée de gardons, tanches et carpes de plus de 10 kg. C’est bien la preuve que l’eau était saine En ces temps de canicule, il y a de quoi rêver, et les enfants auraient volontiers remplacé les chevaux. D’ailleurs, en été, il n’était pas rare de voir les enfants venir jouer avec des bateaux construits de leurs mains. Un bout de bois, un mât et une petite voilure suffisaient à amuser les gamins. Combien ont fait naviguer ces embarcations et ce, plusieurs jours d’affilée 

Par contre, l’hiver venu

- car à cette époque pour tant pas si lointaine, il y avait un hiver et un été -, la mare aux canards était totalement changée. La glace avait envahi la surface, et l’on pouvait voir des patineurs de tous âges s’élancer sur la plaque complètement gelée. De mémoire d’anciens, une Juva 4 a même traversé cette mare sur une épaisse et solide couche de glace. Certains, après avoir percé un trou, pêchaient malgré tout. En fin, en plus de ces activités, celle mare servait de réservoir et bien sûr était très utile en cas d’incendie.

 Une aire de jeux

Le 25 mai 1960, suite à une réunion du conseil municipal, un projet de comblement de la mare fut voté. Chacun amena de-ci, de-là de la terre, des remblais et, un an plus tard, la mare avait vécu ces bonnes années. Extrait de la réunion du conseil en date du 16 mai 1961 « Suite au comblement de la mare centrale, et dans un souci d’améliorer la salubrité de la commune, il y a nécessité de poser des poteaux d’incendie pour assurer la défense contre l’incendie ».

Aujourd’hui, cette mare aux canards a fait place à la « Place de l’Abbaye » où ont eu lieu cette année la brocante et la fête des chevaux. Une aire de jeux pour les enfants a même été inaugurée en 2002. Les bambins succèdent aux canards...

 

Au début du siècle, la mare aux canards servait de réserve d’eau. On y voyait couramment un cheval prendre un bain…

 

1960 : petit à petit, la mare aux canards est comblée par différents apports de terre

Serge LEPAN

Correspondant local de presse